La Classique hivernale: trop ambitieux ?

Lorsque le commissaire Gilles Courteau a tweeté «nous sommes à regarder différentes options pour une classique hivernale Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ)» le 26 janvier dernier, les spéculations se sont immédiatement portées vers les Grandes estrades de Saint-Tite. Mais est-ce que les promoteurs ont vraiment les moyens de leurs ambitions dans ce projet.

En 2004-05, la possibilité de tenir une partie extérieure entre deux formations du circuit Courteau avait été évoquée et le processus s’était même rendu jusqu’à une conférence de presse officielle. «Le commissaire était venu en ville et l’organisation des Cataractes avait manifesté son intention d’organiser un match. Après des démarches sérieuses, on s’est rendu compte que la présentation d’un tel événement nécessitait un investissement important», explique Luc Arvisais, qui était directeur-général du Festival western de Saint-Tite à l’époque.

Pour présenter un match extérieur aux standards de la LHJMQ, on estime que les coûts varieraient entre 250 000$ et 300 000$. À l’époque les organisateurs à Shawinigan pensaient mettre entre 20 000$ et 30 000$ sur la table pour une rencontre, qui aurait été présentée à Saint-Tite. «Je ne veux pas parler pour eux, mais à l’époque, le modèle d’affaire des Cataractes n’était pas le même et il ne permettait pas de prendre un risque aussi important», admet Luc Arvisais.

Des coûts énormes!

La Ligue de hockey Midget AAA a tenu un match extérieur le 10 février dernier du côté de Lévis. «Ce sont des promoteurs privés qui ont installé une glace permanente à Lévis. Pour tenir un match extérieur, tu dois avoir une glace, des baies vitrées, des zones, etc. La ligue a embarqué sans hésiter», raconte Ari Cambouris, vice-président aux promotions et marketing des Commandeurs de Lévis.

Le match disputé face à l’Albatros du collège Notre-Dame de Rivière-du-Loup a attiré 2000 partisans. «Pour installer des estrades pouvant accueillir 1200 personnes pour quelques jours, ça nous a coûté 8000$», souligne-t-il.

Un partenariat avec la LNH est-il essentiel?

Lorsqu’on regarde du côté de la LHJMQ, les dirigeants restent réalistes sur les chances de présenter un match extérieur en Mauricie. «La seule manière de présenter un match est d’utiliser les mêmes installations d’une classique présentée par le Canadien de Montréal par exemple. Il n’y a pas vraiment d’autres façons, à moins qu’un promoteur soit prêt à supporter le projet avec beaucoup d’argent», affirme Marcel Patenaude, vice-président exécutif à la ligue.

Le circuit Courteau aimerait bien être en mesure d’imiter la Ligue de hockey junior de l’Ouest (WHL), qui a tenu deux matchs extérieurs dans son histoire. «Ça avait coûté beaucoup d’argent et ça ne semblait pas se diriger vers un événement récurrent. Le plus gros problème reste de s’assurer de la qualité de la glace, des commanditaires, d’avoir un partenariat avec une compagnie de télévision, etc. Il y beaucoup d’étapes qui doivent se concrétiser avant la réalisation d’un tel événement», mentionne Photi Sotiropoulos, directeur des communications à la LHJMQ.

Un partenariat avec la Ligue nationale de hockey pourrait donc être la meilleure option pour le circuit Courteau. «Nous ne pouvons pas leur imposer, mais l’idéal serait qu’une fois la classique présentée, nous utilisions leurs installations», rajoute-t-il. Si le match extérieur devait se faire aux Grandes estrades de Saint-Tite, un total de 7500 personnes pourrait assister à la rencontre. En 2004-05, 7200 places étaient disponibles et une galerie de presse s’est ajoutée depuis. Un dossier à suivre…