La petite voix de Frédérick Gaudreau

HOCKEY.  Le parcours de Frédérick Gaudreau est atypique. Sans avoir été repêché dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) et dans la Ligue nationale de hockey (LNH), l’attaquant évoluant maintenant pour le Wild du Minnesota est le joueur qui a disputé le plus grand nombre de matchs dans la LNH de toute l’édition championne des Cataractes en 2012.

Avec les Michaël Bournival, Anton Zlobin, Michael Chaput, Brandon Gormley et les Kirill Kabanov, tous repêchés par une équipe de la LNH, Frédéric Gaudreault était loin de se douter qu’il allait être parmi les joueurs avec le plus d’expérience de son équipe il y a 10 ans.

Frédérick détient 199 matchs d’expérience dans la LNH incluant les séries, alors que celui qui se retrouve au deuxième rang est Michael Chaput avec 182 parties disputées.

« Honnêtement, si on m’avait dit ça il y a 10 ans je n’y aurai jamais cru. On avait tellement de talent dans cette équipe-là. Mais je croyais en mon potentiel de pouvoir être un joueur régulier dans la LNH. Il y avait des gars déjà repêchés, des gros bonshommes, des joueurs qui avaient déjà fait leurs preuves dans la LHJMQ. J’étais une recrue qui n’avait pas été repêchée qui apprenait à jouer le hockey junior. Ça aurait été impossible pour moi de se projeter en avant de ces gars-là. »

Pour Gaudreau, sa petite voix intérieure a fait toute la différence et le travail acharné. « C’est la persistance à vouloir écouter ta petite voix. Souvent dans le monde du hockey, c’est facile de commencer à écouter ce que les gens disent autour de toi; quand tu n’as pas été repêché et qu’il y a plein de bons joueurs autour de toi, mais je me suis accroché à ma petite voix. Si elle est si forte ta petite voix au fond de toi, il faut que tu ailles au bout de ton rêve. Si tu donnes ton meilleur, tu vas savoir c’est quoi le bout. Ç’a été ça pour moi tout au long de ma carrière malgré les embûches. C’est la raison principale pourquoi je suis avec le Wild aujourd’hui. »

Gaudreau a eu la chance de mettre la main sur la Coupe Memorial dès son année recrue à 18 ans. Il affirme aussi avoir gardé contact avec certains joueurs, le groupe d’entraîneurs, sa famille de pension, et bien entendu Martin Mondou. « Quand tu gagnes avec un groupe, c’est vraiment spécial et ça reste pour la vie! On se rappelle de chaque membre de l’organisation, chaque joueur, et c’est un lien spécial qui se crée quand tu gagnes une coupe. »

Parmi ses plus beaux souvenirs, Frédéric nomme la retraite fermée pour toute la Coupe Memorial, et son premier match dans le tournoi. « On était dans un super beau complexe, il n’y avait personne d’autre que nous, c’était spécial d’être ensemble comme ça dans une belle bulle. On jouait à différents sports le soir, tout le monde avait du fun. C’est un de mes plus beaux souvenirs cette retraite avec tous les gars. Puis, mon premier match avait été pour le bris d’égalité. D’arriver à l’aréna et de voir mon chandail accroché dans le vestiaire. Je me rappelle d’avoir regardé Alex Grandmaison et dire : Yes man, on le fait, on va la chercher celle-là! »

Sa meilleure saison en carrière

Le #89 vient de connaître sa meilleure saison en carrière avec le Wild du Minnesota. En 76 rencontres, l’attaquant originaire de Bromont a enregistré 14 buts et 30 passes pour 44 points. Et en six rencontres de séries contre les Blues, Gaudreau a inscrit un but en avantage numérique lors du deuxième match. « Ç’a été une saison vraiment le fun cette année. La première journée que je suis arrivé au camp, je me suis bien senti. Ç’a été facile de m’intégrer dans cette équipe. J’avais un feeling en signant deux ans avec le Wild que c’est une équipe bâtie avec des valeurs précises, soit d’être une bonne personne avant un bon joueur. C’est ce que j’avais entendu de l’extérieur et c’était important pour moi de faire partie d’une équipe avec de bons individus. Ça ne pouvait pas être mieux pour moi. En plus, j’ai eu des opportunités de me faire valoir avec la confiance des entraîneurs. »