La ténacité de Mathieu St-Pierre récompensée

TOKYO. Bien de l’eau a coulé dans la rivière Saint-Maurice depuis que le Shawiniganais Mathieu St-Pierre a subi un accident de travail en 2015 qui l’a privé de l’usage de ses deux jambes. À peine trois mois plus tard, le canotier aguerri de la Classique de canots remontait dans un canot. Après avoir vécu de nombreuses épreuves et blessures, Mathieu goûtera à son rêve paralympique alors qu’il prendra le départ des qualifications sur 200 mètres en va’a VL2 ce mercredi après 22 heures (heure du Québec).

Les demi-finales se dérouleront ce vendredi vers 21h (heure du Québec), et le tout devrait être disponible sur le site Web des Jeux paralympiques de Tokyo de Radio-Canada.

Le Shawiniganais est parti pour le Japon le 22 août dernier… un voyage de 30 heures pour une performance de moins d’une minute aux Jeux, comprenant une attente de 10 heures à l’aéroport de Tokyo afin de passer les tests Covid nécessaire.

L’équipe canadienne s’est d’abord entraînée à Komatsu pendant une semaine, avant de se diriger vers Tokyo dimanche. « On partait plus tôt pour s’adapter au décalage parce que c’est assez raide, et on ne pouvait pas aller à Tokyo avant dimanche. On a écouté la cérémonie d’ouverture en équipe, mais on sera là pour la cérémonie de clôture. Sans la présence de spectateurs, c’est correct, je vais me reprendre à Paris », lance Mathieu St-Pierre en riant.

Quel est son objectif?

« Je ne veux pas manquer ma chance et j’ai confiance en mes moyens. On a travaillé fort cet été pour améliorer certaines choses. Pendant la dernière semaine, je me concentrais sur la récupération parce que le décalage, ça fesse dans l’dash. Je suis capable de grimper sur le podium. Je m’entraîne depuis 5 ans pour ça. Ça quand même bien été à Zagreb en finissant 5e et il me manquait 1-2 seconde. Dans mes derniers entraînements, j’avais repris cette 1-2 seconde. Je sais que je me suis amélioré, maintenant c’est de le faire au bon moment. Mais si je peux me classer pour la finale A et être dans les 10 premiers, je serais quand même content. J’aimerais un top 5, et une médaille serait le summum. »

Le Shawiniganais se sent chanceux de pouvoir participer aux Jeux. L’an dernier, il devait composer avec une vilaine plaie à la hanche. « J’ai eu des problèmes de santé pendant toute l’année passée. Je me sens déjà bien d’être ici. Si les jeux avaient eu lieu l’an passé comme prévu, je n’aurais même pas été capable de me classer. »

Sa performance aux Jeux… et le lancement de la Classique

La coïncidence est marquante, Mathieu participera à sa deuxième course de ses premiers Jeux paralympiques le vendredi soir heure du Québec, alors que la Classique de canots sera lancée quelques heures plus tard. « J’ai tous mes amis canotiers qui m’encouragent, mais je vais les suivre moi aussi pour la Classique! C’est presque en même temps! Ça adonne au bon moment, on va tous se suivre l’un et l’autre. C’est vraiment le fun de voir l’appui que j’ai. Je reçois des messages même de la communauté de canots au Michigan et de New York, de tous ceux qu’on a côtoyés. Je suis quand même quelqu’un de gêné, mais ça me touche énormément de voir ça! »