Le canot, un sport qui gagne à être connu

COMMENTAIRE. Si vous dépassez les frontières de la Mauricie, vous entendrez  parler de soccer, golf et football, mais probablement pas de canot. Pourtant, ces athlètes méritent autant de crédit que les meilleurs athlètes sur la planète.

Lorsque j’ai quitté la région de Québec pour m’installer à Shawinigan en août 2011, j’étais loin de me douter que le canot était un sport professionnel. À mes yeux, le canot, c’était une balade sur la rivière, à discuter et contempler la nature, ou encore une discipline que l’on retrouvait aux Jeux olympiques, probablement pratiquée par une poignée d’adeptes.

Quelques semaines après mon entrée en fonction à l’Hebdo du Saint-Maurice, j’ai été affecté à la couverture de la Classique de canots de la Mauricie. La quoi? Une course historique entre La Tuque et Trois-Rivières, qui fait déplacer les foules. Depuis quelques années, j’ai la chance de côtoyer les canotiers sur une base régulière et j’ai appris à découvrir ce sport.

Au même titre qu’un joueur des Cataractes de Shawinigan ou des Aigles de Trois-Rivières, un canotier doit faire des sacrifices pour atteindre ses objectifs. Au cours de l’hiver, il doit s’entraîner plusieurs fois par semaine et dès la fonte des glaces, il saute sur l’eau à des températures bien en dessous du point de congélation.

Un canot coûte en moyenne 5000$, alors qu’une rame s’élève à un peu plus de 300$. Certaines équipes peuvent compter sur des commanditaires, alors que d’autres doivent couvrir les frais reliés à leur sport. En plus de la Triple couronne, qui implique des courses à Cooperstown (New York), au Michigan et en Mauricie, les canotiers peuvent prendre part à plusieurs courses sur le circuit provincial tout au long de l’été, ce qui implique des dépenses pour l’hôtel, l’essence, le coût d’inscription, etc.

Bref, pour faire du canot, il faut aimer ça!

Les canotiers sont des passionnés et des compétiteurs. Lorsqu’ils ont un moment de libre à travers leur emploi et la famille, ils s’entraînent pendant des heures sur la rivière Saint-Maurice. Alors qu’un joueur de hockey veut imiter Sidney Crosby, eux veulent ressembler à Serge Corbin, le plus célèbre des canotiers.

Le canot est méconnu de la majorité des gens au Québec, ce qui fait qu’il est difficile pour cette discipline d’avoir la même visibilité que le soccer ou le golf, pour ne nommer que ceux-là. Faites un détour par Shawinigan un mercredi soir et vous constaterez à quel point le canot est un sport exigeant. Si vous piquez un brin de jasette avec l’un d’entre eux, vous verrez à quel point ce sont des athlètes terre-à-terre et passionnés par leur sport.