Le Club de curling Grand-Mère en mode attente

SPORT. Tout est prêt au Club de curling Grand-Mère afin d’entamer la saison. Mais comme tous les autres clubs de curling en province en zone rouge, les responsables sont en attente d’un aval de la santé publique pour le lancement des activités.

Comme les années antérieures, la confection des glaces au club a commencé en septembre. «Nos glaces sont prêtes depuis le début du mois d’octobre, et on était prêt à jouer, explique Jean-François Morand, président du Club de curling Grand-Mère. On a été solidaire avec la demande du gouvernement pour limiter les contacts pendant 28 jours, alors on n’était pas en opération. Puis le 26 octobre, on a basculé en zone rouge, alors notre début de saison est tombé à l’eau.»

Ça serait encore plus coûteux de ne pas entretenir les glaces, et de les refaire lorsque la santé publique donnera son aval pour la reprise des activités. «C’est certain que ça engendre des coûts d’entretenir les glaces et de les garder réfrigérées. On n’a pas de revenus pour le bar, et pour la cotisation des membres. On n’a pas cotisé les membres parce que nous allons ajuster le prix en fonction du pro rata de la saison. On s’attend à offrir une demi-saison, et on espère qu’on pourra partir le club après le temps des Fêtes», ajoute M. Morand.

Le président assure toutefois que le club n’est pas en péril malgré les pertes de cette année. «On a pu bien gérer le club depuis qu’on est en fonction en janvier 2014. On a un petit coussin qui fait en sorte qu’on est capable de passer au travers sans que ce soit trop drastique. Les événements que nous avons organisés ont été rentables avec beaucoup d’achalandage. Chaque année on voulait avoir une certaine rentabilité pour des investissements que nous voulons faire. Je trouverais dommage par contre qu’on perde cet argent juste parce qu’on espère jouer au curling.»

M. Morand affirme avoir vu une baisse d’inscriptions comparativement aux années antérieures avec environ 60 personnes de moins. «C’est certain qu’il y a des gens craintifs avec la pandémie, et on les comprend. L’an passé on frisait les 250 membres. Mais on avait des gens qui ne prenaient qu’une demi-saison dans le passé parce qu’ils allaient dans le sud. Mais cette année, comme ils ne peuvent pas voyager, ils me disaient qu’ils allaient jouer pour une saison complète. Je sais aussi que lorsque nous allons annoncer le début de la saison, plusieurs personnes vont s’inscrire à la dernière minute.»

Le Club de curling Grand-Mère a établi les différentes mesures sanitaires à la suite des recommandations de Curling Québec et Curling Canada. La différence la plus importante pour les matchs c’est qu’on retrouve seulement un brosseur au lieu de deux. Le club avait aussi la responsabilité de soumettre en place un protocole à la Ville de Shawinigan comme il s’agit d’un bâtiment municipal. Deux des trois glaces seront utilisées lors de la reprise. Un seul joueur est responsable du tableau de pointage, et un membre de l’équipe est responsable pour désinfecter les pierres au terme de la rencontre.

Le président indique que le club est très solidaire des autres clubs de la province, et particulièrement pour le Club de curling de Trois-Rivières qui est au privé. «Je pense notamment à Marc Gélinas à Trois-Rivières qui est le seul propriétaire. C’est important pour lui que ça soit ouvert, aussi pour ses locations de salle. Il n’a aucun revenu avec plusieurs dépenses. Il doit payer des taxes à la Ville, ce qui n’est pas notre cas. Des membres avaient payé leur cotisation, et s’il ferme, il devra rembourser près de 90 000$ en cotisation. Il ne sera pas capable. En plus, ce n’est pas bon pour notre sport. Plusieurs clubs ferment, et en Mauricie, on ne retrouve que trois clubs : à Trois-Rivières, à La Tuque et ici. Ce n’est pas bon pour notre sport et la relève.