Le développement des gardiens, l’affaire de Joël Duguay à Shawinigan

HOCKEY. Le rôle de l’entraîneur des gardiens est essentiel au sein d’une équipe de hockey, puisque les performances de son duo dicteront bien souvent l’allure de la saison. À Shawinigan, Joël Duguay se cache derrière les succès du vétéran Marvin Cüpper et du jeune Antoine Samuel.

En cours de la saison, l’entraîneur des gardiens Joël Duguay se doit d’être attentif aux moindres questionnements de ses athlètes. «Le gardien se développe sur trois niveaux: le mental, les qualités athlétiques et tout ce qui est de la technique sur la glace. Tu dois avoir une grande relation avec ton tandem et t’assurer que lorsqu’il dit quelque chose, tu sois attentif aux moindres détails. C’est pour cette raison que je parle beaucoup avec Marvin et Antoine, avec qui je m’assois après chaque match», a-t-il expliqué.

Les organisations développement un gardien ou en font l’acquisition via le marché des transactions. «Lorsqu’un gardien est échangé à Shawinigan, je le rencontre pour connaître son état d’esprit, analyser sa condition de match, son niveau de confiance, etc. J’essaie de me faire une idée de l’individu. Avec un jeune comme Antoine Samuel, c’est plus une continuité de son travail dans le midget. Nous avons une vision d’ensemble pour sa progression et son développement, que nous ramenons toujours à court terme».

Chaque jour, les hommes masqués suivent les conseils de Duguay à l’entraînement. «Je les laisse travailler dans leur style et je leur fais part de ce que je changerais. Il est important d’identifier les priorités. De temps en temps, tu dois avoir une ouverture d’esprit, car tu n’es pas toujours exactement où tu le souhaiterais dans ton développement. La clé, c’est vraiment la confiance. Un gars comme Marvin est très difficile à battre lorsqu’il est dans cette zone», a souligné le pilote de 32 ans, qui discute avec l’entraîneur-chef Martin Bernard avant chaque match pour le choix du gardien partant.

La dureté du mental

Être devant le filet demande à l’athlète d’avoir une grande capacité à revenir à la case départ après un but. «La confiance est quelque chose qui évolue. Lorsqu’un gardien connaît un très mauvais départ, il peut tout oublier pour son prochain match, alors que d’autres prennent une à deux parties pour refaire leur mental. Faire le vide est l’une des forces de Marvin».

Le cerbère a son mot à dire sur le dénouement de chaque rencontre. «Son impact est grand. Il injecte de la confiance à son équipe. Lorsqu’un gardien réalise plusieurs arrêts, on a tendance à ne voir que sa performance. Il faut faire attention aux statistiques, car le système défensif de ton équipe influence énormément la qualité des chances de marquer de tes adversaires», a mentionné Joël Duguay, qui a travaillé quatre ans avec les Foreurs de Val-d’Or.

Le mythe des petits gardiens

À travers la Ligue nationale de hockey, la mode est aux gardiens format géant. «Je crois que c’est une grave erreur. Je suis conscient qu’un gardien avec un gros gabarit couvre plus de superficie, mais je connais des gros gardiens qui ont l’air petit dans leur filet. On ne se fera pas de cachettes, Marvin Cüpper ne serait plus junior s’il mesurait 6’0 ou 6’1. Il a une excellente capacité d’analyse et je continue de croire qu’il aura sa chance chez les professionnels, comme pour un Alex Dubeau par exemple. Ce sont des athlètes qui travaillent fort et ne méritent pas d’être ignorés», a lancé Duguay.