Le marathon de Montréal vu par Paul Isabelle
Les enseignants Paul Isabelle et Claude Grenier ont pris part au marathon de Montréal le 22 septembre dernier, un défi à travers lequel ils espéraient amasser 5000$ pour la Fondation du Collège Shawinigan. L’enseignant Paul Isabelle raconte son aventure.
Le marathon se déroulait le dimanche et samedi soir, il y avait de la fébrilité dans l’air. Même si je ne me sentais pas réellement stressé, je n’ai pas réussi à fermer l’œil de la nuit, un peu comme on m’avait dit que ça arrivait dans bien des cas. De son côté, Claude a relativement bien dormi.
5h30
Moi et Claude avons déjeuné dans le couloir de l’hôtel, afin de ne pas réveiller nos familles respectives. On avait prévu de prendre le taxi vers 7h pour nous rendre sur le pont Jacques-Cartier, où allait avoir lieu le départ. Suite à notre repas, on s’est assuré de bien digérer pour être prêt pour notre marathon.
7h30
Ça a été l’ouverture officielle du pont Jacques-Cartier et nous étions parmi les premiers coureurs à aller prendre place dans notre section du marathon. Trente minutes plus tard, il y a eu une marée de gens autour de nous, ce qui correspondait bien à l’image qu’on avait du marathon de Montréal, mais en dix fois plus impressionnant.
8h00
Même si nous avions apporté un chandail chaud, on sentait le froid nous transpercer, car la pluie et le vent étaient au rendez-vous. Notre départ n’a été prononcé qu’à 9h05 et une minute seulement après avoir fait les premiers pas de notre course, nous avons constaté que notre vigilance d’aller aux toilettes deux fois plutôt qu’une ne suffisait pas. On s’est retrouvé dans les buissons de l’Île Saint-Hélène avec plusieurs centaines de coureurs, victimes du froid.
Les premiers kilomètres sont passés très rapidement et l’ambiance sur le parcours était extraordinaire. Je cours habituellement avec de la musique sur les oreilles, mais j’ai tout arrêté au marathon pour me laisser porter par l’atmosphère qui régnait autour de nous. Au 19e kilomètre, j’ai aperçu ma famille et ça a été incroyable le boost d’énergie que ça m’a donné, de voir ceux que j’aime m’encourager comme si j’étais le favori de la course. Dans un sens, tu es leur favori à eux. Claude n’a malheureusement pu apercevoir sa gang, car il était un peu derrière moi. Il n’a pu avoir cette dose d’adrénaline.
J’appréhendais le mur du 32e kilomètre dont tous les coureurs parlent tant, mais dans mon cas, j’ai frappé mon mur au 37e kilomètre. À ce point, pour chaque kilomètre que je courrais, j’avais l’impression d’en franchir cinq. Les sourires du départ des coureurs se sont remplacés par des expressions de souffrance. On aurait dit que ça ne finirait jamais. C’est là que tu repasses dans ta tête toutes les raisons qui t’ont motivé à faire cette course et l’abandon ne devient plus une option. Probablement hypothéqué par le froid du départ, Claude a frappé son mur beaucoup plus tôt. Il a dû ralentir son rythme, car il avait mal partout. Physiquement, il avait toutes les raisons du monde pour lâcher, mais il s’est accroché à ses amis, pour qui il courrait.
13h00
4h17 après avoir pris le départ, j’ai finalement franchi la ligne d’arrivée. Même si j’avais comme objectif de faire un temps sous les 4h, ça a vite été remplacé par le fait de terminer la course. Lorsque tu te retrouves avec ta famille, une médaille au cou, c’est là que tu réalises tous les efforts que tu as mis pour y arriver et c’est à ce moment que ça devient émotif.
Un peu plus tard, ça a été au tour de Claude de terminer son marathon. L’inquiétude que j’avais pour lui s’est transformée en une immense joie. Il est incroyable. Notre objectif de compléter le marathon de Montréal venait d’être atteint.
Un montant satisfaisant
Les deux coureurs avaient amassé 3000$ quelques semaines avant le week-end du marathon de Montréal, eux qui souhaitaient remettre 5000$ à la Fondation du Collège Shawinigan. Le duo a affirmé être satisfait du montant remis à la jeunesse.