L’Olympienne Tammara Thibeault… vu par ses parents

SHAWINIGAN. La fierté de Shawinigan Tammara Thibeault est à quelques jours de goûter à ses premiers Jeux olympiques à Tokyo. Son premier combat aura lieu dans la soirée du 24 juillet heure du Québec. Son adversaire sera connue lors du tirage au sort du 22 juillet. Question d’en connaître plus sur l’athlète, ses parents Patrick Thibeault et Judeline Corriveau ont ouvert leur porte à l’Hebdo pour partager comment ils vivent ce moment tant attendu.

Son père Patrick était un athlète de haut niveau. Il avait d’abord remporté la Coupe Vanier avec les Huskies de Saint Mary’s en 2001, avant d’entamer une carrière professionnelle en football avec les Roughriders de la Saskatchewan dans la Ligue canadienne de football. Après avoir pris sa retraite du football, le père a fait le saut dans un ring de boxe.

Alors âgée de 10 ans, Tammara et sa mère Judeline font le voyage de Régina à Swift Current pour voir Patrick boxer. C’était la première fois que Tammara voyait son père sur un ring.

«Je me souviens qu’on ouvre la porte, on voit Patrick sur le ring, il donne un coup de poing et son adversaire tombe, raconte la mère Judeline. Sa fille est à proximité et elle pleure parce que son père ne bouge pas. Je revois Tammara avec un gros sourire et les yeux émerveillés. Il y a quelque chose qui s’est passé chez elle.»

L’athlète de 24 ans a enfilé les gants pour une première fois à l’âge de 9 ans, et c’est à 12 ans qu’elle a rêvé pour une première fois aux JO. «J’ai commencé à boxer parce que c’est une activité que mon père faisait avec mon grand frère. Le vendredi soir, les enfants pouvaient être là. Je voyais mon père aller, et je trouvais ça si hot! Je voulais être comme lui, boxer et compétitionner.»

Est-ce que le père était réticent à ce que sa fille suive ses traces dans un sport de combat? «Je trouvais que c’était une belle façon pour elle de canaliser son caractère agressif. Le fait qu’elle boxe parce que c’est une petite fille, ça m’a moins dérangé que ça pût l’être pour Judeline.»

La petite famille quitte l’Ouest canadien en 2012 pour venir s’établir au Québec à Shawinigan, et c’est Tammara qui a fait les démarches pour s’inscrire au club de boxe. C’était Alain Robitaille qui dirigeait le club, mais il a décidé de quitter en 2014.

C’est à ce moment que Patrick a décidé de pousser l’entraînement de sa fille. «C’était elle qui me harcelait pour l’entraîner, exprime le père. Je me suis impliqué avec Patrick Bilodeau, et Patrick Mercier est arrivé par la suite. Je l’encadrais pour optimiser ses entraînements. Ce n’est pas juste de faire ton entraînement, mais de comprendre pourquoi tu dois faire cet entraînement.»

«Tammara, c’est Patrick il y a 20 ans! Ils ont une belle complicité d’athlètes. Patrick a réussi à transmettre sa passion du sport et du respect du sport», ajoute Judeline.

Ses parents ont vu qu’elle avait le potentiel de se rendre loin dans sa carrière lors de ses premiers Championnats canadiens en 2015. «Tammara est très disciplinée dans tout ce qu’elle entreprend. Quand elle nous a dit qu’elle voulait compétitionner en boxe, je me suis dit, ça y est, elle va le faire», ajoute la mère.

Comment les parents vivront-ils les Jeux?

Sans la pandémie, la famille Thibeault serait à Tokyo pour encourager Tammara. Malheureusement, les Jeux sont à huis clos. «C’est une fierté pour nous parce qu’elle a tellement travaillé fort, exprime Mme Corriveau. Elle n’a jamais dérogé de son plan.»

«Pour moi, c’est juste le fait de ne pas pouvoir enlacer ma fille après un combat, peu importe, victoire ou défaite. Je trouve ça triste un peu. On aurait vécu un beau moment en famille, mais on va le vivre à distance.»

Patrick et Judeline comptent vivre le moment de façon intime à la maison, sans organiser de rassemblement. «Tammara veut faire un autre cycle olympique, on se reprendra pour Paris en 2024», indique le père.