Mathieu St-Pierre: l’athlète-bénévole chez lui

SHAWINIGAN.  Les Championnats nationaux de vitesse canoë-kayak Canada viennent tout juste de se terminer et l’heure est au bilan pour le comité organisateur. Les bénévoles sont un élément indispensable pour la réussite d’un tel événement à l’échelle nationale. Pas moins de 200 bénévoles se sont impliqués, dont l’athlète shawiniganais Mathieu St-Pierre.

C’est la toute première fois que la compétition nationale est tenu en Mauricie en plus de 100 ans d’histoire. « Le fait que ça soit chez nous je suis vraiment content et le fait que les autres athlètes du pays puissent découvrir le beau coin de rivière qu’on a ici, une belle place où on s’entraîne, c’est le fun de voir autant de monde ici! C’est vraiment spécial! », commente d’entrée de jeu l’athlète paralympique.

Si la dernière course de la saison du Shawiniganais se déroulait samedi à la maison sans trop de pression, il a profité du moment pour s’amuser et travailler sur sa technique et sa préparation de course.

Tout au cours de la dernière semaine, Mathieu St-Pierre s’est impliqué bénévolement pour ajouter son grain de sel et aider les organisateurs qu’il connaît bien. « J’ai passé plusieurs journées sur le site la semaine dernière. Je venais voir si l’organisation avait besoin d’aide pour conduire les embarcations sur l’eau parce que je savais qu’elle cherchait des bénévoles. Je peux faire n’importe quoi en autant que je n’ai pas à marcher », exprime l’athlète en riant.

« Mercredi, l’organisation n’avait pas besoin de bénévole, alors je suis demeuré sur le site pour jaser avec les athlètes, revoir des chums. Disons que je commence à connaître pas mal de monde, puis c’est le fun de voir que le site est plein. Il y a du monde de partout, de l’ouest, de l’Ontario, et beaucoup de gens posent des questions sur la ville et les choses à faire. La ville est tellement belle que je veux la faire connaître plus. Je joue un peu à l’agent touristique », lance Mathieu avec un sourire en coin.

Aucun complexe pour Shawinigan

St-Pierre a voyagé un peu partout dans le monde afin de participer à différentes compétitions, des championnats nationaux. Il a été en mesure de constater les différentes organisations de ces compétitions. Comment compare-t-il le championnat national à Shawinigan avec ce qu’il a connu auparavant? « Sérieusement, c’est semblable à toutes les compétitions que j’ai pris part. C’est bien structuré et organisé. Il y a de la place pour tout le monde même si la rue n’est pas si longue. Le parcours est merveilleux, Martin Lamarche a fait tout un travail. C’est vraiment une belle place pour compétitionner et ce sont les échos que j’entends des athlètes. Il y a un village des athlètes comme on voit aux championnats du monde. Chaque pays a sa tente, ici c’est chaque club qui a sa tente. C’est exactement comme ça quand on va en dehors. En plus ici, on est centré en ville. »

Le bilan de l’année pour l’athlète

Le Shawiniganais a finalement pu goûter à un premier podium en début de saison lors de la Coupe du monde en Pologne dans sa catégorie V-1 (Outrigger) sur 200 mètres. Non seulement un podium, mais il a décroché la médaille d’or.

« J’ai eu un camp d’entraînement assez intense l’hiver dernier. Je voyais que de plus en plus, je m’en venais vers les temps des meilleurs. J’ai commencé à faire du 54 secondes. Même lors d’un entraînement en Californie j’ai fait un temps de 53 secondes. En Pologne, j’étais prêt. J’ai géré ma course. C’est tellement serré, que de course en course, ça peut changer. J’avais hâte de faire un podium, et c’était la médaille d’or. J’ai pu me dire enfin! Il reste maintenant à être constant. »

Lors des championnats du monde le mois dernier à Halifax, St-Pierre a terminé au 7e rang. Mais il a dû composer avec des maux de cœur et des maux de tête, soit en raison d’une commotion cérébrale ou d’un coup de chaleur. « Ça quand même bien été, mais je ne me sentais pas à 100%. »

L’objectif principal à long terme pour l’athlète shawiniganais est de se préparer et de se qualifier pour les prochains Jeux paralympiques à Paris en 2024. « J’ai pu voir cette année la belle progression que je suis capable de faire en étant constant et en santé. C’est certain que je veux me garder en santé pour les paralympiques. C’est le fun de pouvoir ramer sans avoir de problème. »

La première sélection pour les paralympiques sera en mai prochain lors de la coupe du monde.