Michel Doré: un grand oublié

Au Centre-de-la-Mauricie, l’unanimité est faite quant à la reconnaissance des prouesses athlétiques du marcheur olympique Marcel Jobin qui fut également jadis un canotier, un cycliste et un raquetteur fort performant.

Toutefois, peu de gens de notre milieu se rappellent les brillants exploits du pionnier coureur Michel Doré, spécialiste sans conteste des épreuves de piste et pelouse dans le demi -mille, le mille, les 3, 6, 10, 12 et 15 milles. Pour moi, Michel, un ami d’adolescence tout comme Donald Royer et Marcel Jobin, demeure celui qui nous a pavé la voie, qui nous a initiés, fin de la décennie des années 1950, en nous transmettant les précieuses boutures de l’esprit sportif conquérant et gagnant.

Michel Doré fut un coureur complet, puissant et rapide, exceptionnellement déterminé et tenace qui a su briller tant au Canada qu’aux États-Unis à l’époque des sommités athlètes coureurs Bruce Kid et Bill Crothers dont la réputation était mondialement reconnue. Michel Doré est l’unique shawiniganais a avoir couru le mille en 4 minutes 21 secondes. Michel s’est illustré comme spécialiste du demi-fond dans les épreuves du 1500, 5000 et 10,000 mètres dans l’enceinte des prestigieux forums des villes de New-York, Boston, Chicago, Détroit, Philadelphie et Toronto.

Il était l’imbattable, l’increvable coureur de cross-country (10 kms), membre élite du Club des Francs Amis de Montréal. Sous l’égide de l’unité de réserve des Forces Armées Canadiennes, Michel su attirer l’attention du réputé entraîneur Joe Malléjac de regrettée mémoire et fut à quelques reprises interviewé par Richard Garneau à l’antenne de Radio-Canada. Il était la coqueluche de l’heure au Québec dans le domaine des épreuves de piste et pelouse.

Il fut également un fier ambassadeur et président du Club des Milles Pattes de Trois-Rivières. De plus, il représenta l’UQTR lorsqu’il remporta la médaille d’argent du 10 kilomètres du Championnat Inter-Universitaire à l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick. Un accident routier lui fera quitter à regret la compétition. Quelques années plus tard, il reviendra en course mais dans l’épreuve du marathon (42 kms, 195 mètres) en complétant celui de Boston à deux reprises, celui de Platsburg avec un chrono de 2 heures 51 minutes. Ses championnats et ses médailles ne se comptent plus.

Au service de la santé d’autrui

Michel Doré aura été éducateur physique à la Commission Scolaire de Shawinigan, propriétaire de studios de culture physique et de massothérapie. À Montréal, il fut propriétaire manufacturier de vêtements de sport avec plus de 25 employés. Considéré comme un soigneur sportif pour des athlètes de haut niveau, Michel se ressourcera en soins palliatifs pour la Maison Albatros et fut fort apprécié pour l’accompagnement personnalisé de grands malades en phase terminale. Actuellement retraité depuis 2006, il s’occupe de sa propre santé par des randonnées de marche rapide et des ballades à vélo mais surtout par une saine alimentation et un repos adapté à sa condition de nouveau septuagénaire, né le 19 avril 1941.

Vers une reconnaissance sociale bien méritée

Pour une vie d’accomplissements aussi exceptionnels, Michel Doré mérite amplement d’être postulant comme membre du Temple de la Renommée de la région. Il est un modèle d’audace, d’engagement et de réussite comme athlète d’élite en athlétisme. Le Grenier du Sport de l’ami Bob Lord aurait avantage à tenter de mettre la main sur «une vieille godasse» de ce vieux routier. Lors de la présentation des Jeux du Québec 2012, notre jeunesse locale et nos ainés régionaux tireraient grand bénéfice à redécouvrir le fier ambassadeur qu’il fut. Souhaitons qu’à ce moment, les organisateurs trouvent l’opportunité d’accueillir Michel Doré, le père de l’athlétisme à Shawinigan, accompagné de ses deux acolytes d’entrainement, le vénéré olympien Marcel Jobin et l’ancien vice-recteur de l’Université de Sherbrooke, Donald Royer. Bravo, à mes amis d’adolescence que j’admire et affectionne.