Mission accomplie pour Daniel Héon

Daniel Héon est arrivé jeudi matin vers 8h47 (11h47 à Shawinigan) à Dawson City, soit 10 jours et 22 heures après avoir pris le départ à Whitehorse du Yukon Artic Ultra.

Cet exploit sensationnel, parcourir une distance de 430 milles (692 kilomètres) dans un climat nordique avec un traîneau de 50 lbs environ, lui a valu la 10e position au classement général. L’épreuve a été remportée par l’Italien Enrico Guidoni qui a pris 8 jours et 22 heures pour compléter la course. Le record de la compétition appartient toujours à un Danois qui a marché la distance en 2013 en 186h 50m, soit en un peu moins de 8 jours.

Quarante compétiteurs avaient pris le départ le 5 février et seulement seize sont susceptibles de compléter les 430 milles. Notons que les athlètes qui arrivent après 10h30 le samedi 18 février sont éliminés.

Le Shawiniganais a ralenti la cadence dans les dernières journées. Sa moyenne de 41 milles par jour au début de l’épreuve est descendue sous le 40 milles en cours de route. Ce qui explique qu’il n’a pu conserver la 5e position qu’il occupait à la mi-course. Sur les photos où on le voit franchir le fil d’arrivée, Daniel Héon arbore un large pansement sur le nez, ce qui pourrait faire penser qu’il a souffert d’engelure.

Cela dit, Daniel Héon a tout de même accompli un exploit hors du commun. Ne dormant que quelques heures par nuit, les participants empruntent les sentiers de motoneige dans un décor arctique aux pentes ascendantes légères mais constantes. On peut ainsi monter durant plus de deux heures avant de retrouver un paysage relativement plat…

Le Shawiniganais avait pris part aux épreuves des 100 milles (3e en 37h 31m) et 300 milles (5e en 145h 30m) lors des deux dernières années. En 2015, Daniel Héon avait fait parler de lui non pas tellement à cause de sa 3e place à l’épreuve du 100 milles mais pour le geste qu’il avait posé envers un autre athlète.  En cours de route, le Shawiniganais avait retrouvé un Italien inconscient dans un banc de neige.

«Si Dan ne passait pas là, selon moi, le gars ne s’en sortait pas», confiait Mario Villemure, un autre Québécois qui participait à la course. «D’ailleurs, pour le secourir, Daniel a dû attendre les secours pendant deux heures. C’est là que tu vois qu’il règne un bel esprit de solidarité, malgré le cadre compétitif de la course.»