«Mon bonheur passe par le sport» -Steeve Carpentier

Athlète de pointe en Mauricie, Steeve Carpentier pratique le triathlon non pas pour les résultats, mais bien pour son propre plaisir. «Mon bonheur passe par le sport», lance fièrement le Shawiniganais, qui a inspiré plusieurs sportifs en Mauricie suite à sa participation au Ironman d’Hawaï l’an dernier.

Après avoir pratiqué le tennis, le hockey, le badminton et le basketball lorsqu’il était jeune, Steeve Carpentier s’est initié au vélo suite à une activité organisée à son école. «J’étais étudiant en secondaire cinq à Val-Mauricie et nous avons fait un parcours de 700 km jusqu’au Lac-Champlain. J’ai alors vu que j’avais de bonnes aptitudes pour ce sport. Je faisais également de la course à pied dans mes cours d’éducation physique. Disons que j’étais actif», s’est souvenu le principal intéressé.

À 21 ans seulement, Steeve complète son premier Ironman à Sunapee au New Hampshire, devenant ainsi le 6e Québécois à compléter cette épreuve de 3.8 km de natation, 180 km de vélo et 42.2 à la course. «Depuis que j’avais 11-12 ans, ma passion était de bouger. J’en avais besoin pour meubler ma vie. Je voulais relever des défis à travers le sport et me fixer des objectifs sportifs. À l’époque, Pierre Lavoie m’a contacté pour voir comment je me préparais pour mes compétitions, lui qui commençait».

Entre 1995 et 2003, Steeve Carpentier délaisse l’Ironman pour se mettre au canot, lui qui participera à huit reprises à la Classique de canots de la Mauricie. «Shawinigan et le canot vont ensemble. Lorsque j’étais jeune, je voulais descendre la rivière comme nos idoles, comme Serge Corbin. En 2006, j’ai décidé de revenir à l’Ironman, car je sentais que j’avais besoin de pratiquer un sport individuel. Je me sentais bien là-dedans. C’est une épreuve qui regroupe trois sports et où tu ne peux tourner les coins ronds l’hiver», a-t-il expliqué.

Hawaï, le rêve ! à la deuxième page…

Hawaï, le rêve !

L’an dernier, Steeve Carpentier a réussi à participer à son premier Ironman d’Hawaï, après plusieurs tentatives. «L’Ironman devient une discipline de vie. Je ne peux dire que j’ai été déçu de mes résultats précédents, car je terminais 67 et 80 sur 2700 participants. Je savais que j’avais les outils pour réussir, mais je manquais de finition».

Le Shawiniganais a finalement réalisé son rêve, complétant l’Ironman d’Hawaï, exploit dont peu de sportifs peuvent se vanter. «Ça a été le summum de vivre ça. Chaque année, 40 000 athlètes tentent leur chance et seulement 2% réussissent à se classer pour Hawaï. Le calibre est très fort là-bas», a raconté celui qui tentera de se reclasser le 18 août prochain au mont Tremblant.

L’importance: garder l’équilibre

Même s’il se lève trois fois par semaine à 4h40 pour aller nager à Trois-Rivières, en plus de courir régulièrement sur l’heure du dîner et faire du vélo le soir, l’enseignant en adaptation scolaire à l’école secondaire Val-Mauricie affirme bien se sentir dans ce rythme de vie. «Mon bonheur passe par là. Lorsque j’ai décidé d’embarquer dans l’aventure du Ironman, je ne l’ai pas fait sur un coup de tête. Hawaï n’était pas une finalité pour moi. Oui, c’est une fierté, mais l’important dans ma vie c’est de bouger. De manière générale, j’ai hâte d’aller m’entraîner».

Chose certaine, Steeve Carpentier affirme qu’il est important de garder un équilibre entre ses passions et sa vie. «C’est le défi. Il ne faut pas que ta passion envahisse ta vie. En septembre, je ferai le Défi vélo mag avec ma blonde, ce qui fait partie de l’équilibre. Dans notre couple, nous sommes passionnés par quelque chose et ne sommes pas toujours là à attendre après l’autre», a-t-il illustré.

Un modèle pour la région à la troisième page…

Un modèle pour la région

À l’âge de 44 ans, le Shawiniganais a réussi à inspirer plusieurs sportifs en Mauricie au cours des dernières années. «Je m’entraîne au Club Trimégo de Trois-Rivières et on dirait que les gens ont réalisé que c’était possible d’y arriver. Il y a un engouement en Mauricie avec le Défi vélo mag, la Série du diable, qui représentent tous des défis physiques. Dans les dernières années, la population a adopté un style sédentaire. Les personnes qui s’entraînent avec moi sont toutes occupées. Il y a des médecins et des propriétaires de compagnie, mais on dirait qu’ils veulent aller chercher ce côté guerrier que tu retrouves en triathlon. Tu te mets dans le trouble dans un sens».

En plus d’inspirer les sportifs, Steeve Carpentier fait des conférences dans les écoles et les compagnies. «Tu dois avoir des passions dans la vie. C’est un peu le message que je veux transmettre dans mes conférences. Que ce soit, la musique, la danse ou le sport, tu prends confiance en toi à travers ces activités. Tu voudras travailler fort pour vivre des succès, peu importe ta passion», a-t-il souligné.

Ce dernier espère inspirer les jeunes et moins jeunes à affronter les échecs qu’ils rencontreront dans la vie. «Je veux qu’ils développent leur confiance. Dans la vie, ceux qui gagnent n’ont pas vécu seulement des réussites. Lorsqu’ils vivent un échec, ils se repositionnent et se relèvent d’un cran. Il faut être capable d’affronter ces échecs».

Conseiller pour les groupes d’entraînement de différentes compagnies, Steeve est surpris d’un tel engouement pour le sport de la part des gens qu’il rencontre. «Je n’ai jamais vu autant de gens avoir un intérêt pour l’activité physique. J’aimerais bâtir une conférence davantage axée sur le fait de bouger, afin d’aller chercher tout le monde. Oui, faire l’Ironman d’Hawaï c’est spectaculaire, mais ce n’est pas la réalité de tous. Je veux que l’auditoire transfère ce qu’il aura entendu à son quotidien. Je veux être une bougie d’allumage pour que les gens atteignent leurs objectifs», a mentionné celui qui admet ressentir le même genre d’adrénaline qu’avant une compétition au moment de présenter ses conférences.