«Mon objectif est de battre ma troisième position» -Éric Gagnon

CANOT. Deux ans après avoir pris la troisième position de la Classique internationale de canots de la Mauricie en compagnie de Patrick Amstrong, Éric Gagnon a décidé d’effectuer un retour à la compétition cet été. Le canotier de Shawinigan-Sud est déterminé à faire partie des deux premiers canots qui franchiront le fil d’arrivée à Trois-Rivières le 7 septembre prochain.

Après deux ans à faire quelques courses pour le plaisir dans la région, le canotier Éric Gagnon a décidé de reprendre la compétition sérieusement. «J’ai décidé d’arrêté pour ma famille. Ça m’a également permis de me reposer. Après 12 participations à la Classique de suite, disons que ça fait du bien au body», a-t-il laissé tomber en riant.

Celui qui devait faire équipe avec Mathieu St-Pierre pour l’été a vu son ami être victime d’un terrible accident de travail en février. «Sur le coup, ça m’a frappé. J’ai arrêté de m’entraîner pendant quelques jours. Nous visions le top 3 et même que Math était convaincu que nous pouvions gagner. Il ne nous restait qu’à décider qui allait être à l’arrière», a-t-il laissé tomber.

Les deux canotiers avaient déjà terminé au troisième rang, Gagnon avec Amstrong en 2012 et St-Pierre avec Proulx en 2013, position qu’ils comptaient bien dépasser malgré la forte compétition. «Je veux battre ma troisième position. Certains peuvent penser que c’est réaliste et d’autres non, mais lorsque j’ai un but en tête, d’habitude, je m’arrange pour l’atteindre. J’ai dit aux nouveaux que Pellerin/Blais m’avaient battu une fois, que je ne voulais pas que ça se reproduise. Chaque canotier veut dépasser les équipes de tête», a affirmé Éric Gagnon.

Au moment d’écrire ces lignes, il n’avait toujours pas trouvé de partenaire pour la prochaine saison. «J’espère faire équipe avec Christophe Proulx, mais il se concentre sur le Michigan pour l’instant. Nous nous entraînons ensemble en semaine et corrigeons beaucoup notre technique. J’adore le canot, c’est une façon de me libérer, une vraie drogue».

Une fois les enfants couchés, il prend son canot et va s’entraîner sur la rivière Saint-Maurice dans le noir, en plus de ramer aux petites heures du matin la fin de semaine. «Mes heures n’affectent pas ma vie familiale. Au lieu de me reposer, je vais sur l’eau. Je me suis entraîné fort cet hiver. Je courrais tous les jours et je suis passé de 180 à 162lbs. Je fais attention à ce que je mange et mes pratiques en C1 vont m’aider, car je trouve ça difficile».

Une belle source de motivation

À chaque coup de rame qu’il donne, Éric Gagnon pense à Mathieu St-Pierre. «C’est une source de motivation. Il n’y a pas une journée qui passe sans que je pense à lui. J’ai installé sa photo dans le fond de mon canot et lorsque ça fait mal, je me dis qu’il y a des gens dans une situation bien pire que la mienne. Je lui écris chaque jour et je lui donne du temps. Même s’il dit que tout va bien sur les réseaux sociaux, je sais qu’il prend ça difficilement. Il a besoin de notre présence et ce sera toujours comme ça», a-t-il mentionné.

Employé d’Hydro-Québec, le canotier de 35 ans a pris conscience de bien des choses. «Je fais plus attention au travail. Il faut toujours penser sécurité dans la vie, que ce soit au travail, en conduisant, etc. L’autre jour je ramais et j’ai vu deux canotiers chavirer. Je peux vous dire que l’eau est très froide. Il faut être prudent», a lancé celui qui portera un chandail et fera lettrer son canot avec le nom de Mathieu St-Pierre.