Normand Sarra Bournet se souvient

HOCKEY. Pour plusieurs, le club de hockey des Cataractes a vu le jour en 1969 lors de la création de la LHJMQ mais en réalité, la franchise avait été créée sous le nom des Bruins quatre ans plus tôt, en 1965, il y a donc 50 ans cette année.

Originaire de Plessisville, l’attaquant Normand Sarra Bournet a connu les grandes années de Bruins de Shawinigan et encore aujourd’hui, il se souvient avec précision du chemin parcouru par son équipe jusqu’en demi-finale de la Coupe Memorial en 1965-66.

Après deux saisons passées avec les Bruins de Victoriaville, équipe qui a remporté quatre championnats consécutifs de la Ligue Junior A du Québec, Normand Sarra Bournet a fait partie du déménagement de la concession vers Shawinigan en 1965-66. «Nous venions de connaître une grosse année et notre entraîneur-chef Claude Dolbec se retrouvait à nouveau avec une équipe très solide. Nos joueurs étaient tous à maturité», a-t-il raconté.

Champions de la saison régulière, les représentants de la cité de l’énergie ont accédé au championnat de la Coupe Memorial, qui s’est déroulé à la grandeur du Canada. Au premier tour, ils ont éliminé les Canadiens de Thetford Mines pour ensuite envoyer les Leafs de Verdun, les Marquis de Jonquière et les Canadiens Jr. d’Halifax en vacances.

En demi-finale, les Bruins de Shawinigan se sont frottés aux puissants Generals d’Oshawa, qui pouvaient compter sur de futures vedettes telles que Bobby Orr et Wayne Cashman dans leur alignement. «Je m’en souviens encore. Nous avons disputé les deux premiers matchs en Ontario, où nous avons perdu 4-2 et gagné le second au compte de 3-2. Lorsque nous sommes débarqués à Shawinigan pour les deux autres rencontres, c’était l’euphorie. Nous avons eu droit à une parade sur la 5e rue».

L’aréna Jacques-Plante a été l’hôte des deux rencontres suivantes. «Il y avait plus de 4000 personnes dans l’aréna. Les gars saignaient pour l’équipe. Lorsqu’ils allaient dans le coin, ça faisait mal. Il y avait des charpentes dans l’aréna et les gens se tenaient dessus pour nous regarder. C’était complètement fou. Il y avait un grand sentiment de fierté qui régnait en ville. Les gens aimaient le hockey», a-t-il affirmé, voyant finalement son équipe s’incline par la marque de 3-0 et 4-2 pour subir l’élimination.

Les partisans

L’année suivante, Sarra Bournet a été nommé capitaine de l’équipe avant de terminer sa carrière junior en 1967-68. Lorsqu’on lui demande ce qui l’a le plus marqué lors de son passage en Mauricie, il n’hésite pas une seule seconde. «Ce sont les gens de Shawinigan. Ils ont toujours fait preuve d’une très grande classe. Nous avons toujours senti leur support. L’esprit d’équipe était tellement bonne dans le vestiaire. Tout le monde s’aidait et s’aimait», a lancé celui qui demeure aujourd’hui à St-Grégoire.

Que pense-t-il du hockey junior actuel? «Les joueurs sont plus rapides et ont des lancers très puissants grâce à la technologie. Ils sont plus grands, plus gros et en très bonne forme physique. Sur la glace, ils effectuent de très beaux jeux, mais personnellement, je trouve qu’ils manquent de chien. Dans mon temps, nous étions prêts à saigner pour l’équipe chaque fois que nous mettions le pied sur la glace».