Plus que des «pom-pom girls»

SPORT. Depuis l’année dernière, le club de gymnastique Gymnigan offre un volet de cheerleading compétitif. Le sport gagne en popularité, si bien que le club GNG Cheerleading compte maintenant trois équipes, de trois niveaux différents, qui se sont toutes qualifiées pour le championnat provincial qui se tiendra à Shawinigan les 11 et 12 mars.

«Le stéréotype de la cheerleader avec des pompoms qui encourage les footballeurs part des films, mais ce sont deux sports complètement différents», explique Lauriane St-Onge, entraîneuse avec son copain Maxime Cédilot.

«On fait des compétitions avec des juges, il y a de la gymnastique, des sauts, des stunts, de la danse et des pyramides», explique la jeune femme de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

En moins de deux ans, le club est passé de 15 athlètes à près d’une cinquantaine. GNG Cheerleading compte trois équipes, les Top Ladies (junior niveau 2, 14 ans et moins), Les Top Fly (senior niveau 3, 10-18 ans) et les Top Gold (niveau 4, 14 ans et plus). Les athlètes sélectionnés proviennent de Shawinigan, Trois-Rivières, Batiscan, Notre-Dame-du-Mont-Carmel, etc.

Faire bouger les filles

Lauriane St-Onge est heureuse de voir qu’elle compte maintenant près de 50 athlètes qui ne feraient pas nécessairement un autre sport si ce n’était pas du cheerleading. «Oui on en veut des gars, mais je suis contente de faire bouger les filles, soulève-t-elle. Je trouve ça le fun d’avoir un sport qui les motive autant. Ça garde certaines filles accrochées à l’école.»

Camille Dupont, 14 ans, a commencé le cheerleading à l’école secondaire. La jeune fille de Saint-Boniface fait partie de l’équipe des Top Gold pour une deuxième année. «C’est très différent d’une équipe scolaire. Je savais que je pouvais pousser plus loin.»

Thalyna Richard, 13 ans, de Mont-Carmel, a elle aussi connu le cheerleading à l’école secondaire avec Lauriane St-Onge. «Ça me permet d’être plus compétitive qu’à l’école», explique-t-elle. Elle fait partie de l’équipe les Top Fly pour une deuxième année.

Abby Lavoie, 7 ans, de Shawinigan, fait partie des Top Ladies pour une première année. «Je trouvais ça intéressant. J’avais vraiment le goût d’en faire», explique la jeune voltige qui a connu le cheerleading par la gymnastique.

Et les gars?

Le Shawiniganais Jeffrey Beaulieu, 19 ans, est footballeur et… cheerleader. «Au football, je suis seulement avec des gars. Le fait d’être avec juste des filles, ça fait toute une différence», explique celui qui aime bien cette ambiance. «J’aime ça faire différent. Le football et le cheerleading ce sont deux opposés.» Selon lui, il n’est pas rare de voir les footballeurs faire du cheerleading.

Lauriane St-Onge explique que le sport attire de plus en plus de garçons. Elle fait d’ailleurs partie de l’équipe de l’Université du Québec à Trois-Rivières, qui est composée d’autant de filles que de garçons. «C’est souvent attrayant pour les gars parce que ça demande une force physique brute.»

Tout donner

«C’est une routine de deux minutes et demi, pendant laquelle on bouge tout le long, on n’arrête pas. On donne notre 100%. C’est un sport exigeant», raconte Camille Dupont.

«C’est aussi exigeant mentalement que physiquement», remarque Jeffrey Beaulieu. «Il faut savoir gérer son stress.» En effet, les compétitions sont un condensé de mouvements dans lequel on n’a pas droit à l’erreur devant les juges attentifs.

«Il faut avoir un bon esprit d’équipe», poursuit Camille Dupont. «Si tu ne fais pas confiance au monde qui est en-dessous, ça ne fonctionnera pas.»

«Contrairement aux autres sports, quand il manque une seule personne, ça pénalise tout le monde. On dépend vraiment les uns des autres», estime de son côté Lauriane St-Onge. «Ça prend une chimie», conclut Jeffrey.

Les trois jeunes équipes du club GNG Cheerleading se sont qualifiées pour les championnats provinciaux qui se tiendront à Shawinigan les 11 et 12 mars, au Centre Gervais Auto. Les trois équipes prendront aussi part aux championnats nationaux ce printemps pour affronter les équipes du Canada.