Saint-Boniface: mobilisation monstre pour la patinoire locale
LOISIRS. La séance du conseil municipal de Saint-Boniface a laissé place à des discussions animées sur l’état patinoire locale hier soir, alors qu’une vingtaine de jeunes et quelques adultes se sont déplacés pour faire savoir leur mécontentement au maire Claude Caron.
Après avoir discuté des points à l’ordre du jour, le conseil municipal a dû faire face à la musique et répondre aux questions des utilisateurs de la patinoire locale, située à quelques mètres seulement de la salle du conseil. Lorsque l’instigateur du projet, Luc Arseneault, y a été d’un préambule, on lui a immédiatement fait signe de poser sa question, qui a été la suivante: est-ce qu’il est possible d’avoir une nouvelle patinoire au lieu de la rafistoler chaque année.
Le maire Claude Caron a répondu qu’un tel projet n’était pas dans les plans pour le moment. «Nous étudions le projet, mais il n’y a rien au budget cette année. Il y aura des réparations pour l’hiver. Nous verrons à l’automne ce qui sera à refaire, selon le jugement des employés municipaux», a-t-il expliqué.
Un jeune dans la mi-vingtaine a par la suite défié le conseil en demandant à quel moment les patineurs pouvaient s’attendre à avoir de nouvelles installations, mentionnant au passage qu’il aimerait bien y amener ses futurs enfants. «Nous avons un aréna. La santé et sécurité sont des éléments importants. Nous regarderons. Chaque chose en son temps. Nous allons toujours selon le budget et les priorités. Pour l’instant, nous ne pouvons répondre à ça», a mentionné la conseillère Marie-Paule Caron.
Plusieurs questions ont par la suite été posées par des jeunes et moins jeunes sur l’état de la patinoire et de la cabane des patineurs. Un adolescent a même lancé avoir déchiré son manteau en jouant l’hiver dernier, soulignant au passage que le chauffage ne fonctionnait pas et que le surveillant était plus ou moins attentif à ce qui se déroulait lors des heures d’ouverture. «Nous faisons le maximum. Dans notre plan triennal, il n’y a pas d’investissement majeur au programme. S’il y a des subventions, peut-être. La patinoire n’est pas un service essentiel. Il y a des améliorations à apporter, mais elle n’est pas dangereuse», a glissé le maire Caron.
Lorsqu’elle a été invitée à présenter les chiffres sur la patinoire, Mme Caron a présenté qu’un montant de 5500$ avait été nécessaire pour le déneigement au cours des deux dernières années, chiffre qui montait à 6800$ en 2013 et 6300$ pour 2014 pour la surveillance. Il lui a cependant été impossible de chiffrer le montant pour les réparations annuelles.
Après la séance du conseil, le maire a expliqué que la patinoire faisait partie d’un ensemble d’éléments que le conseil devait s’occuper. «J’ai 54 ans et toutes les années, il y a des réparations à faire sur la patinoire, à la hauteur de quelques milliers de dollars. Une nouvelle patinoire coûterait environ 25 000$. Nous regardons pour déménager sur un terrain défriché un peu plus loin. Il est important de comprendre que nous avons l’ensemble à penser».
Un manque de respect
Il y a deux ans, Luc Arseneault a soumis une liste d’éléments à régler sur la patinoire au conseil municipal, lui qui a mis en place un horaire pour y augmenter l’achalandage. Un tapis pour sortir de la cabane des patineurs et un nouveau grillage ont été installés avant le début de l’hiver.
Au printemps, il a essuyé un refus de la part du conseil municipal lorsqu’il a demandé une rencontre privée. Lundi soir, il n’a pas caché que la réponse des élus municipaux devant le mouvement de masse de jeunes patineurs lui a déplu. «J’ai trouvé que le groupe n’a pas reçu une écoute active de la part des conseillers. Les gens ont été tournés au ridicule et il y a eu un manque de respect envers les jeunes, qui n’ont pas l’habitude de s’exprimer. Lorsqu’un enfant dit qu’il n’y a pas de téléphone dans la cabane et qu’on lui répète à deux reprises que tout le monde a un cellulaire aujourd’hui», a-t-il laissé tomber.
Malgré tout, il espère que le message a été entendu par les conseillers. «J’espère que ce qui a été dit n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd et qu’il y aura des modifications rapides. J’espère que les personnes au conseil ont pris la peine de nous écouter. Le patinage est le seul sport accessible à tous l’hiver et nous souhaitons avoir des installations comparables aux autres municipalités».