Un duo transfrontalier : Ève Chamberland et Michael Schlimmer
CANOT. Un duo transfrontalier s’apprête à défier l’un des parcours les plus exigeants du canot marathon. La Shawiniganaise Ève Chamberland et l’Américain Michael Schlimmer, pagayeront côte à côte à la 92e Classique internationale de canots de la Mauricie, du 30 août au 1er septembre, de La Tuque à Trois-Rivières.
Pour Ève, ce sera une quatrième participation consécutive depuis ses débuts en 2021. L’an dernier, elle et Michael ont remporté la catégorie mixte et terminé 5e au classement général. Cette performance a confirmé leur place parmi les équipes les plus redoutables du circuit.
Une rencontre sur les flots
Leur histoire commune a commencé il y a quelques années alors que Michael revenait d’une épreuve de plus de 1000 kilomètres.
“Il y a 3 ou 4 ans, je revenais d’une longue course en Alaska et au Yukon. Normalement, après ça, tu es vidé pour tout l’été. Ève m’a demandé de faire une course et je me suis dit: on va juste finir, pas gagner. Mais c’était une bonne occasion d’apprendre à quelqu’un de nouveau”, raconte Michael qui pagaie depuis l’adolescence.
Leur premier test, au Michigan, leur vaut une 2e place en mixte. “Elle avait un bon contrôle et était très intelligente”, se souvient-il. Depuis, leur entente sur l’eau s’est solidifiée, menant à la victoire en mixte de L’AuSable River Canoe Marathon, un titre qu’ils défendent depuis 3 ans.
La Triple couronne
La Classique n’est qu’une étape de leur été. Ensemble, Ève et Michael disputent aussi les deux autres courses qui composent la Triple couronne de canot marathon l’AuSable River Canoe Marathon au Michigan, 120 miles pagayés de nuit, et la General Clinton Canoe Regatta dans l’État de New York, un sprint tactique de 70 miles.
Obtenir la Triple couronne signifie enchaîner, au fil d’une même saison, trois épreuves aux exigences uniques.
Pagayer, une façon de vivre
Pour Michael, le canot marathon dépasse le cadre sportif. “C’est un style de vie. Tu y penses toujours. Comment je vais me préparer pour le prochain entraînement? Qu’est-ce que je peux faire pour l’équipe ou le bateau? Comment gagner du temps pour m’entraîner plus? Je ne sais pas comment vivre autrement. Je fais ça depuis que je suis adolescent.”
Ève, ancienne athlète de patinage, apporte à l’équipe une discipline physique et mentale qui nourrit aussi leur complicité. “Ce qui fait notre force, c’est notre chimie. On a beaucoup de plaisir, on fait des blagues. C’est bon pour l’entraînement et pour la course.”
Pour elle, la Classique n’est pas qu’une compétition. C’est un morceau du patrimoine mauricien. Enfant, elle la regardait du haut de la grande roue à Shawinigan, observant les canotiers filer sur la rivière comme on suit une légende vivante.
Le 30 août, elle et Michael se lanceront dans le premier coup de pagaie de la Classique, reliés par la même ambition : suivre le courant, sur trois jours et près de 200 kilomètres, jusqu’à Trois-Rivières. Et prouver, une fois de plus, qu’entre deux pays, l’eau n’a pas de frontière.
