Un exploit d’avoir complété la saison
FOOTBALL. Les footballeurs collégiaux des Électriks de Shawinigan peuvent sortir la tête haute de cette première saison malgré une fiche peu reluisante d’une victoire et sept défaites. La victoire pour eux aura été de terminer le calendrier régulier pour assurer une continuité du programme de football. Surtout lorsqu’on sait qu’une formation comprend de 40 à 50 joueurs, et que les Électriks ont disputé leur dernier match… à 19 gars.
Les nombreuses blessures ont marqué cette saison d’expansion pour les Électriks. Lors du camp de sélection, ils étaient 32, lors du premier match 27, et 19 joueurs pouvaient disputer le dernier match sur les 24 qui étaient en uniforme.
Les Électriks sont tout de même parvenus à établir un record pour une équipe d’expansion en obtenant une précieuse victoire contre l’autre club de première année: Saint-Hyacinthe. Cette dernière équipe n’a même pas été en mesure d’inscrire un petit point au cours de la saison de 8 matchs, alors que les Shawiniganais en ont marqué 63.
En majorité, les joueurs des Électriks avaient 17-18 ans, et ils devaient jouer contre des gars de 22 ans. Plusieurs footballeurs arrivaient directement du secondaire, et aucun joueur n’avait eu l’expérience du football collégial.
«Ç’a été une saison épuisante, mais enrichissante, signale Samuel Guillemette-Lacombe, un des joueurs les plus âgés de l’équipe à 20 ans. Nous avons accompli bien des choses dont plusieurs personnes ne s’attendaient pas. Bien des gens pensaient qu’on n’allait pas finir la saison, ou même qu’on ne la commencerait même pas. C’était la première fois que je jouais dans une équipe perdante, mais que les gars étaient aussi heureux. C’est un privilège de faire partie d’une équipe de football, l’ambiance ne s’explique pas. On a dû se serrer les coudes ensemble, et c’était encore plus vrai pour nous en raison du manque d’effectif. Lors des 4 dernières parties, notre objectif était de finir les rencontres pour la poursuite du programme de football. Même les gars qui ne revenaient pas se battaient!»
De son côté, Philippe Corbeil, le quart-arrière de l’équipe demeure à Trois-Rivières, mais il a choisi les Électriks pour relever le défi d’une équipe de première année. «Je savais que j’allais avoir beaucoup de temps de jeu avec les Électriks, confie le quart-arrière. J’ai choisi Shawinigan aussi parce que Guy Bergeron avait déjà été mon entraîneur au secondaire. L’équipe était à son image, on était intense et fou. La victoire a été le point marquant de la saison, mais pour moi, mon premier jeu collégial à Valleyfield restera gravé dans ma mémoire toute ma vie. C’était l’enfer cette première partie, on mangeait des coups et on se relevait. La physiothérapeute a été très utile pour nous cette saison.»
Tristan Therrien provient lui aussi de Trois-Rivières et il a choisi le Collège Shawinigan pour y jouer au football. Ce dernier s’est avéré être un guerrier, lui qui a été blessé dès le début de la saison, mais il n’a pas manqué un seul match. «Moi aussi Guy Bergeron m’a incité à venir jouer avec les Électriks. Je ne regrette pas du tout ma décision malgré toute la misère que nous avons eue. Ç’a été une belle année quand même. C’était difficile, mais on a passé au travers. Je ne sais pas si c’était du courage ou si nous étions fous! Ce qui était plaisant, c’est qu’on était tous des recrues. C’était facile de former une seule gang dans l’équipe. Avec le nombre de blessés qu’on avait, on allait à la guerre avec des roches, et les autres équipes avaient des mitraillettes.»
Jean-Sébastien Lafond abonde dans le même sens que ses coéquipiers. «On a dû être déterminé pour terminer la saison. Chaque semaine, un gars tombait au combat. À la fin, on jouait pour survivre. L’esprit de famille était très fort et on n’a pas entendu de chialage de la saison malgré tout. C’est grâce à la qualité de notre équipe d’entraîneurs qu’on a été en mesure de marquer des points. Pour que les Électriks soient compétitifs, il manque juste du monde!»