Une concertation qui n’a pas survécu à l’événement

SPORTS.  Malgré un déficit financier de 350 000$ à la fermeture des livres, mais un succès sur les plans organisationnel et sportif, les Jeux du Québec 2012 à Shawinigan avaient été présentés comme un investissement dans l’implantation de saines habitudes sportives chez les jeunes et un legs au niveau des infrastructures pour les citoyens. 

Qu’en reste-t-il dix ans plus tard? Un pari qui en valut le coup?

« D’une certaine façon, je dirais oui parce que les jeunes pratiquent encore du sport, que ce soit dans les disciplines présentées ou d’autres, mais il y a d’autres éléments moins visibles dont on n’entendu plus parler », analyse Yves Renaud, directeur général de la 47e Finale des Jeux du Québec qui s’était déroulée à Shawinigan du 26 juillet au 3 août 2012.

Au-delà du fiasco qu’est devenu la piste d’athlétisme Marcel-Jobin (voir second texte), Yves Renaud s’interroge sur ce qui est advenu des belles promesses d’intention contenues dans la Politique-cadre de développement signée par les partenaires qu’étaient bien sûr le comité organisateur des Jeux, mais aussi la Ville de Shawinigan, le Collège Shawinigan (redevenu Cégep de Shawinigan) et la Commission scolaire de l’Énergie (devenue Centre de services scolaire de l’Énergie).

« Les partenaires s’étaient engagés à l’époque à travailler de façon concertée pour le développement du sport à Shawinigan. C’est-à-dire soutenir les associations sportives locales, investir dans les équipements des complexes sportifs, développer le tourisme sportif. Une fois la poussière des Jeux retombée, comment on peut garder ça en vie pour que les jeunes puissent continuer à pratiquer du sport. Je ne suis plus dans le secret des dieux, mais je pense que tout ça a été mis de côté et chacun est retourné travailler dans son coin. C’est dommage parce qu’individuellement, chacun de ses partenaires n’est pas assez gros pour prendre ça sur lui », déplore celui qui a récemment été sollicité par le comité qui veut amener les Jeux du Québec à Trois-Rivières en 2025.

Bravo au canoë-kayak

Tout n’est pas noir cependant tient à préciser Yves Renaud. Les compétitions de canoé-kayak présentées comme sport de démonstration en 2012 ont véritablement montré aux athlètes et aux entraîneurs l’extraordinaire potentiel du site de la Promenade du Capitaine, du côté du secteur Shawinigan-Sud. « C’est le plus beau bassin naturel au Québec », insiste-t-il.

Dix ans plus tard, Shawinigan accueillera au mois d’août au même endroit la 115e édition des Championnats nationaux de vitesse de Canoë Kayak Canada et pas plus tard que l’an dernier, des membres de l’équipe nationale étaient venus s’y entraîner en prévision des Jeux olympiques de Pékin en Chine.

Il y a dix ans, le CO de la 47e Finale avait ciblé des disciplines sportives dont il espérait l’implantation et la consolidation dans les années futures. On parle ici de volleyball de plage, de cyclisme sur route, de triathlon, de natation en eau libre, d’athlétisme, de basketball et de tennis.

Sauf pour le volleyball de plage qui revivra le week-end prochain sur le site de la Plage Idéale sous une forme plus ou moins compétitive et les Défis du Parc qui porte à bout de bras le cyclisme et le triathlon, les autres disciplines ont peu profité de l’initiative créé par les Jeux du Québec 2012 à Shawinigan.

Avec la collaboration de Patrick Vaillancourt