Une famille, une passion

COURSE. Le couple Guy Poirier et Isabelle Blouin de Shawinigan a quatre enfants: Vincent 12 ans, Anne-Marie 9 ans, Ève 7 ans, et Étienne 5 ans. Toute la famille partage la même passion: les courses de dragster. Mais ce qui sort de l’ordinaire dans cette famille, c’est que ce sont les enfants les pilotes. TC Media a voulu en connaître plus sur cette famille.

L’aîné, Vincent, pratique la course de dragster junior depuis 5 ans. Le 31 juillet dernier, il a remporté une compétition de course d’accélération automobile sur 1/8 de mille à Napierreville. Il est devenu le champion 2016 junior de la National Hot Rod Association (NHRA). Vincent réalise l’exploit à sa quatrième année de compétition.

Sa sœur de 9 ans, Anne-Marie, pratique des courses d’accélération depuis 3 ans, et elle en est à sa première année de compétition.

Au Québec, moins d’une dizaine de jeunes de moins de 18 ans pratiquent le dragster junior. Selon la mère Isabelle, ses enfants sont les seuls en Mauricie.

Pendant que l’auteur de ces lignes discute avec les parents, Vincent et Anne-Marie, les deux plus jeunes, Ève et Étienne s’amusent avec des autos. Ils veulent aussi faire des courses d’accélération au même titre que leur frère et leur sœur plus tard.

«Ça fait depuis le milieu des années 1980 que je vais voir des courses de drag, à l’époque, c’était à Sanair. J’allais aussi aux États-Unis dans les gros événements. Les enfants partagent ma passion, et c’est devenu une passion familiale», affirme le père Guy Poirier.

C’est lorsque que son fils aîné alors âgé de 8 ans, que M. Poirier a décidé d’acheter un bolide, afin qu’il puisse commencer à goûter aux courses.

«J’ai suivi la passion de mon père, affirme Vincent avec le feu dans les yeux. J’aimais ça l’accompagner aux courses. Quand je vais être plus vieux, si je peux en vivre, ça serait mon but de devenir professionnel.»

La famille veut souligner l’apport de M. Aldège Lehoux de Saint-Tite, qui a permis aux Poirier d’utiliser sa piste d’accélération pour pratiquer avant que les jeunes se lancent en compétition.

«De mon côté, je me disais que si je pouvais faire vivre ça à mes enfants et qu’ils aiment ça, ça serait super. C’est une chance d’avoir des enfants qui partagent la même passion. En plus, ça nous permet de nous amuser en famille et de voyager tous ensemble», ajoute le père.

Qu’est-ce que Vincent et Anne-Marie aiment et n’aiment pas des courses d’accélération? «J’aime l’adrénaline, lance l’aîné. Être dans le véhicule, et penser à toutes les responsabilités que ça entraîne. J’aime beaucoup m’occuper de la mécanique. J’ai ma routine à chaque course avec les changements d’huile, vérifier la pression des pneus, remplir le réservoir d’essence… J’ai une grande reconnaissance à l’endroit de mes parents. Ce ne sont pas tous les jeunes qui ont la chance de faire ça! J’aime moins la chaleur par contre. Avec notre habit, c’est comme si on portait un manteau d’hiver à plus de 30 degrés Celcius! C’est plate que ce soit juste l’été. Je trouve l’hiver long. Une chance que je joue au hockey!»

Pour Anne-Marie, c’est le meilleur manège au monde. «J’aime beaucoup les parcs d’attractions et la vitesse, mais un dragster, c’est un vrai manège! J’aime moins le temps d’attente. Des fois c’est long avant de pouvoir aller sur la piste.»

La famille participe à 5 à 10 courses par été. Quand on pense qu’un bolide de départ peut coûter de 5000 à 20 000$, ça doit être dispendieux une saison pour les parents? «Je n’ai jamais calculé, mais pour moi, il s’agit d’un budget de vacances», affirme Guy Poirier

La sécurité

Chez les juniors, ce n’est pas la vitesse qui prédomine. Chaque moteur détient une limite selon la tranche d’âge. Lorsqu’un jeune change de tranche d’âge, il doit passer à nouveau un test afin d’obtenir son permis. «Tout est basé sur la performance de la voiture et des jeunes, explique M. Poirier. On doit prévoir quel temps qui sera enregistré avant la course. Le participant ne peut pas faire plus vite que ce temps, sinon il est disqualifié. L’objectif est d’arriver le plus près du temps estimé. Ça se joue aux centièmes de secondes.»

Est-ce que Isabelle, la mère, a peur pour la sécurité de ses enfants? «Quand on voit toute la sécurité qui entoure ce sport, on est rassurée. Ils sont bien attachés, ils ont des casques spéciaux, des gants et des habits conçus pour ça. Je vois notre préparation, et on ne lésine pas sur la sécurité. Ça nous coûte plus cher d’équipements, mais nous savons que nos enfants sont en sécurité. Aussi, nos enfants écoutent nos règles. On leur fait confiance et ils nous le rendent bien.»

«Je n’ai jamais vu de blessures graves en 20 ans. Mon fils joue au hockey et il a plus de chance de se blesser en pratiquant ce sport», ajoute le père.

Ses dires sont confirmés par Anne-Marie. «Mon frère n’a jamais rien eu en 5 ans et il est déjà parti en ambulance en jouant au hockey!»

Qu’est-ce que le dragster?

Il s’agit d’un sport mécanique d’accélération ouvert aux véhicules à deux et quatre roues. En départ arrêté, le temps de réaction doit être le plus court possible pour franchir une distance de ¼ de mille ou de 1/8 de mille. Chez les juniors, le temps d’arrivée doit être le plus près possible du temps estimé avant la course.

Particularités du bolide de Vincent

8,50 secondes: son temps moyen

76 m/h (122 km/h): sa vitesse

1 cylindre: puissance du moteur fonctionnant au méthanol

4000 tours à 8000 tours: la révolution du moteur au départ et lors de sa pointe de vitesse

1,5 litre: capacité du réservoir et le carburant se vide après une course de 8,5 secondes