Les femmes de Trinidad

Le bras du "break à bras" qui ne cesse de shaker, quelques petites taloches dans le dash pour activer les aiguilles des cadrans, Ori dans sa vieille Ford me transporte vers La Havane. Assises derrière, une Néo-Zélandaise et deux Japonaises.

Quatre heures de route, le temps de vous tricoter une histoire à propos des femmes de Trinidad.

Damaris, connu en 2011, est propriétaire d’une belle maison coloniale près de La Plaza Mayor, centre historique et très touristique. J’ai logé chez Damaris en 2011 et 2015. Dimanche dernier, arrivant de Camagüey par la gwagwa de nuit, toc toc toc à 8h du matin, je cogne de nouveau à sa porte. Désolée qu’elle est, heureuse de me revoir, elle m’offre le café, mais ses chambres débordent. Probablement qu’elle porte ma carte d’affaire dans son soutien-gorge ou sur son cœur, à toutes les fois, en moins d’une minute, elle me la remet sous les yeux avec son agréable sourire.

Pastora, dame d’un certain âge, me prend en grippe dans le quartier derrière la maison de Damaris. Rabatteuse de carrière, pas le temps de griller une clope qu’elle me trouve une casa.

Rosaria qui ne cesse de chercher de la poussière à chasser pendant que Nelson écoute son baseball, sont les fiers proprios de l’immense château que Pastora m’a référé. Après deux nuits, ayant négligé de réserver des dodos additionnels, Rosaria m’avise qu’ils ont loué mon lit à des touristes Turcs.

Pastora réapparaît à la tête de turc que je suis maintenant devenu à la rue. Quelques coins de rues plus loin, m’enfonçant davantage dans la population locale, incluant les coqs-chiens-chevaux-nommez-les-tous, Pastora me fait monter à une nouvelle chambre avec balcon donnant sur la rue. Wow! J’aime ce bled!

LaChina, jolie trentaine, chevelure blonde sur une peau caramel, un beau caramel, prendra soin de moi pour les prochaines nuits. Faut comprendre… faire le nettoyage de la chambre et cuisiner mes déjeuners. Et elle fait le meilleur café du coin.

Erika, huit ans, vêtue de son uniforme scolaire blanc et rouge revient de l’école. Mignonne comme sa maman, Érika est le fruit de LaChina et de son jaloux, Nelvis.

Katia, issue d’un père Croate ayant fui son pays en 65 et d’une maman française, Parisienne et voyageuse… non mais c’est n’importe quoi! Je sais, ce n’est pas une Cubaine de Trinidad, mais je raconte tout de même. Connu lors de mon premier week-end à Santiago-de-Cuba, nous avons visité et pris quelques repas ensemble. Alors qu’elle dînait, je prenais le souper en sa compagnie. D’agréables moments partagés qui nous donnaient les allures d’un couple et ainsi éviter les chicas et les chicos qui peuvent être dérangeants.

Tukola, belle brune, pétillante et rafraîchissante lorsqu’on la décapsule! Hihihi, Tukola est le cola national… non mais c’est n’importe quoi que cette chronique de voyage!!! Juste pour vous faire lire que hier soir, j’avais le goût de prendre un Cuba Libre sur le balcon de ma casa tout en observant le cinéma qui se joue dans la rue de mon bled favori. Mais depuis quatre jours, il y a une pénurie de Tukola dans tout Trinidad.

Pastora que je croise à nouveau en cherchant du Tukola, Pastora qui traîne à tous les coins de rues du quartier, Pastora la rabatteuse de tout, Pastora et ses contacts… a trouvé le cola tant désiré! Un Cuba Libre à ta santé ma chère Pastora!

Hasta la próxima!

Globetrotteur devant l’éternel, Claude Gill pose cette fois-ci ses valises dans un pays qu’il connait bien: Cuba. Pas de Resort pour le Shawiniganais par contre, le photographe est plutôt du type "chambre en ville". Claude Gill partagera avec nos lecteurs ses cartes postales au cours des prochaines semaines. Bonne lecture.

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